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#Conférence – La politique étrangère féministe : des ambitions aux actions

Adopté par plusieurs pays dont la France, l’Allemagne, le Mexique et le Canada, le concept de « politique étrangère féministe » ou « diplomatie féministe » témoigne d’une prise en compte des enjeux liés au genre par les Etats. Cependant, il souffre encore d’un manque de définitions et de moyens, et suscite des débats dans les milieux académiques et féministes. 

Pour tenter de clarifier les différentes acceptions de la politique étrangère féministe et à échanger des bonnes pratiques,, nous sommes fières d’organiser une journée d’étude le 6 avril 2023 en partenariat avec la fondation Heinrich Böll. De 9h à 18h, des tables rondes et des ateliers réuniront des praticien.ne.s, des diplomates et des chercheuses, dans une perspective franco-allemande et internationale.

Programme

8H45 – 9H15 : accueil café à la Maison des Métallos (Paris 11e)

9H15 – 9H30 : discours de présentation par Jessica Pennetier, secrétaire générale de WIIS France, et Marc Berthold, directeur du bureau de Paris de la Heinrich Böll Stiftung 

9H30 – 9H45 : mot de bienvenue par Hans-Dieter Lucas, ambassadeur d’Allemagne en France 

9H45 – 10H15 : discours d’introduction par Luise Amtsberg, déléguée du gouvernement allemand pour la politique des droits de l’Homme et l’aide humanitaire

10H15 – 11H30 : Table ronde n°1 – Politique(s) étrangère(s) féministe(s) : approches comparées

11H30 – 11H45  : pause café 

11H45 – 13H : Table ronde n°2 – Défense et politique étrangère féministe sont-elles conciliables ? 

13h – 14h30 : pause déjeuner 

14h30 – 17h30 : Ateliers de réflexion en petits groupes puis restitution en plénière.
Trois thèmes au choix :

  • Combattre la crise climatique par une politique étrangère féministe
  • Femmes et politique étrangère : assurer une représentation et une égalité des droits
  • Pour une participation des acteurs de la société civile au débat 

17h30 – 18h : discours de clôture par Delphine O, secrétaire générale du Forum Génération Egalité 

18h : cocktail de clôture 

Attention, l’inscription (à ce lien) est obligatoire avant le 4 avril !

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WIIS France recrute !

Notre association a de nombreux projets pour 2023 : journée d’étude sur la politique étrangère féministe, approfondissement des partenariats avec des médias, poursuite des formats #SpeedExpertise et #LesErudites, lancement d’un cycle d’ateliers de développement professionnel… Et pour cela, WIIS France a besoin de vous !

Au fur et à mesure des parcours professionnels et personnels de chacune des membres, il est nécessaire de renouveler le Conseil d’administration ainsi que l’équipe de bénévoles. Être membre active de WIIS France, c’est pouvoir porter ses propres projets dans une organisation horizontale tout en bénéficiant du soutien du CA, avoir accès à un large réseau, et bien sûr se retrouver régulièrement dans la bonne humeur et la sororité. Des réunions mensuelles réunissant toutes les bénévoles sont prévues, et des points plus réguliers si nécessaire.

Pour candidater, c’est simple : écrivez-nous à contact@wiisfrance.org avec un court mail de motivation, un CV, et en précisant le poste qui vous intéresse. Si vous souhaitez vous investir d’une autre façon, vous pouvez également nous contacter.

Postes à pourvoir (bénévolat uniquement) :

Déléguée générale. Véritable cheville ouvrière de l’association, la déléguée générale veille au bon déroulement des projets en cours en effectuant des points réguliers avec toutes les bénévoles. Elle a également un rôle de référente « ressources humaines » au sein de l’association en gérant le recrutement des bénévoles et le suivi des mandats de chacune. Elle peut être amenée à avoir un rôle important de représentation. Le mandat est de deux ans, renouvelable ; la déléguée générale siège au Conseil d’administration.

Chargée de publications. En lien étroit avec la chargée de rayonnement, la chargée de publications a pour mission le repérage de jeunes chercheuses et professionnelles travaillant sur des sujets d’intérêt pour WIIS France afin en de mettre en valeur leurs travaux, mais également le développement d’une activité de publications interne à WIIS France : proposition de sujets, identification d’auteures, suivi de la relation avec les auteures, édition des papiers. D’excellentes capacités rédactionnelles sont attendues ainsi qu’une bonne connaissance de l’écosystème de la recherche en France et à l’étranger. Le mandat est d’un an, renouvelable, sans siéger au Conseil d’administration.

Chargée de fundraising. En lien avec le Conseil d’administration et plus particulièrement la trésorière de l’association, la chargée de fundraising a pour mission l’identification d’appels à projets (au niveau des viles, des régions, de l’Union européenne, d’organisations internationales…) sur lesquels WIIS France pourrait se positionner afin d’obtenir des fonds. Une grande rigueur et une connaissance des mécanismes de levées de fonds sont attendues pour le poste. Une mission annexe de relations avec les adhérentes pourra être ajoutée en fonction de la charge de travail. Le mandat est d’un an, renouvelable, sans siéger au Conseil d’administration.

Enfin, tous les mandats des membres du Conseil d’administration arrivent à leur fin et leurs tenancières actuelles se proposent au renouvellement. Il reste évidement possible de candidater : le choix sera soumis à un vote en Assemblée générale extraordinaire. Les postes sont : secrétaire générale, trésorière, chargée de partenariats académiques et chargée de rayonnement.

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Assemblée générale annuelle de WIIS France – 26 janvier

L’Assemblée générale annuelle est un moment fort de la vie d’une association : cet événement permet de présenter le bilan de l’année passée et d’évoquer les projets à venir. C’est aussi l’occasion pour les membres, adhérentes et sympathisantes d’une association de se retrouver, et pourquoi pas d’exprimer un souhait d’investissement dans ses activités.

WIIS France a donc le plaisir de vous annoncer que son Assemblée générale annuelle aura lieu le jeudi 26 janvier, de 18H30 à 19H30. Vous pouvez y participer en présentiel, dans les locaux de l’université Paris II Panthéon Assas, ou en virtuel, sur la plateforme Teams. Un verre de bonne année sera proposée aux personnes étant venues en présentiel !

Pour vous inscrire, merci de cliquer sur ce lien : https://forms.gle/mUu7rdxC6XcrMkw57

Attention, seules les adhérentes à jour de cotisation pourront voter à l’Assemblée générale. Alors si vous souhaitez faire une bonne action en ce début d’année et soutenir votre association préférée, c’est par ici pour adhérer : https://www.helloasso.com/associations/women-in-international-security-wiis-france

Nous avons hâte de vous retrouver pour commencer ensemble la nouvelle année !

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#SpeedExpertise – Quelle place pour la vengeance dans les discours djihadistes ?

Dans le cadre de notre série de rencontres #SpeedExpertise, qui vise à mettre en valeur l’expertise de doctorantes, post-doctorantes et jeunes praticiennes, nous aurons le plaisir d’accueillir Marie Robin, spécialiste des questions stratégiques appliquées au djihadisme, le mardi 20 décembre de 8h30 à 9h30.

Marie Robin est docteure en science politique de l’Université Paris Panthéon-Assas et de l’Université du Sud-Danemark. Elle est actuellement post-doctorante au Centre Thucydide de l’Université Paris Panthéon-Assas, où elle coordonne les activités du pôle « études stratégiques ». Marie est également co-éditrice de la plateforme francophone d’analyse des questions internationales Le Rubicon. Ses recherches doctorales ont analysé les valeurs stratégiques des discours de vengeance proposés par Al Qaïda, l’État islamique et Boko Haram entre 2001 et 2020, en anglais, français et arabe. Elle a récemment publié dans l’Annuaire français de relations internationales et dans le Handbook of Terrorism Prevention and Preparedness coordonné par le Professeur Alex P. Schmid.

Elle nous parlera de ses sujets de prédilection et de recherche : les usages stratégiques des discours de vengeance des groupes terroristes ainsi que le statut des propagandistes en situation de conflit. Elle nous donnera aussi son retour d’expérience en tant que chercheuse, notamment sur la manière de mener une thèse et de l’accorder avec son projet professionnel.

Venez échanger avec elle le mardi 20 décembre 2022 à 8h30 (arrivée possible à partir de 8h00) dans un café du 9e arrondissement de Paris ! Le lieu précis sera envoyée aux personnes inscrites. L’inscription est obligatoire à ce lien avant le 17 décembre.

#SpeedExpertise avec Nitzan Perelman – En Israël, la démocratie à l’épreuve de la montée des nationalismes

Le nouveau gouvernement israélien est considéré comme celui le plus polarisé depuis la création de
l’Etat hébreu en 1948. Dirigé par Benjamin Netanyahu, la coalition actuelle est la plus à droite et la
plus religieuse dans l’histoire du pays. Récemment, un plan de réforme judiciaire porté par l’actuel
ministre de la justice et destiné à affaiblir le seul contre-pouvoir du pays, la Cour Suprême, est venu
remettre en question les fondements mêmes de la démocratie en Israël.

Dans le cadre de son cycle #SpeedExpertise, qui vise à mettre en valeur les travaux de jeunes chercheuses, WIIS France recevra Nitzan Perelman, doctorante en sociologie politique à l’Université Paris Cité, pour échanger autour de sa thèse portant sur l’hégémonie du discours nationaliste israélien, ainsi que sur l’actualité politique en Israël.

Cette discussion prendra la forme d’un petit-déjeuner le vendredi 24 février de 9h à 10h, dans les locaux de l’ambassade d’Autriche en France.

L’inscription est obligatoire avant le 21 février à ce lien : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLScJt1fAlwZ-D9SEjl7X0ArJiNQ3JIrwpjvR6-zOWxjBqpy4aA/viewform

Replay | #LesErudites avec Sonia Le Gouriellec

Le 3 octobre 2022, nous avons eu le plaisir de recevoir Sonia Le Gouriellec, maîtresse de conférences en science politique à l’université de Lille et auteure de plusieurs ouvrages sur l’Afrique, notamment Pourquoi l’Afrique est entrée dans l’histoire (sans nous). Au cours d’échanges très riches et passionnés avec les participantes, les discussions ont notamment porté sur la place des chercheurs et chercheuses occidentales dans les études africaines, le rôle des universités pour la promotion des chercheurs et chercheuses africaines, ou encore les blocages politiques qui demeurent en France sur certains points d’épistémologie.

Si vous avez raté cette intervention, le replay est désormais disponible ci-dessous !

Lancement du #SHEcurity Index 2022

Depuis plusieurs années, WIIS France est partenaire de l’initiative #SHEcurity qui, entre autres missions, évalue la place des femmes dans les institutions européennes, militaires et régaliennes et publie ces résultats dans le #SHEcurity Index.

En 2022, les chiffres restent loin des objectifs de parité prévus dans la résolution 1325 de l’ONU et de l’agenda Femmes, paix et sécurité promulgué par cette résolution. Ainsi, au travers des 106 jeux de données analysés par #SHEcurity, on constate que la représentation des femmes demeure minime dans la police ou les forces armées. De même, bien que les différentes administrations régaliennes se féminisent, les femmes demeurent à des postes subalternes et n’accèdent pas aux rôles plus senior ou aux postes de direction. Enfin, la qualité des données collectées n’est toujours pas satisfaisante, faute d’un effort des pays pour améliorer le suivi de leurs ressources humaines.

Si cette initiative vous intéresse, vous pouvez télécharger le rapport annuel à ce lien, ainsi que les jeux de données (en PDF et en XLSX).

#SpeedExpertise – Quelle application de l’agenda Femmes, Paix et Sécurité dans l’Union européenne ?

L’équipe de WIIS France poursuit son cycle de publications avec ce compte-rendu du #SpeedExpertise du 17 mars où nous avions reçu Amy Herr, doctorante à l’université de Bradford, et qui étudie dans sa thèse l’application de l’Agenda Femmes, Paix et Sécurité dans les pays de l’Union européenne.

Amy Herr s’intéresse aux Plans d’action nationaux (PAN) dans les pays de l’UE en se focalisant sur le processus de mise en œuvre plutôt que sur le contenu même de ces plans d’action. Elle porte donc son analyse sur les acteurs qui entrent en jeu, les coopérations que cette implémentation engendre et les obstacles à leur mise en œuvre. Cette recherche a pour objectif de combler un manque : celui d’une absence de données concrètes sur la mise en œuvre des PAN au niveau européen.

Collecte des données

Amy Herr a fait sa collecte de données empiriques en 2020, dans un contexte de pandémie de la Covid-19. Ses 112 entretiens ont donc été menés en visioconférence, sauf pour le Danemark. Des acteurs de divers horizons ont été interrogés : ministères de Affaires étrangères, ministères de la Défense, société civile, universitaires, expert.e.s de l’agenda Femmes, Paix, Sécurité, etc.

En 2020, au moment de la collecte des données, 20 pays de l’Union européenne sur les 27 membres avaient déjà mis en œuvre un PAN. Cinq pays en ont adopté un en 2020 ou 2021 et ne sont donc pas intégrés aux travaux d’Amy Herr. Deux pays n’ont toujours pas de PAN : la Grèce et l’Allemagne. Elle a conduit entre trois et 13 entretiens par pays disposant d’un PAN, sauf pour le Luxembourg où elle n’a pas pu trouver de contact national.

Analyse des données

A partir de ces données empiriques, Amy Herr a partagé quelques généralisations, en rappelant que chaque pays a aussi ses propres spécificités et particularités.

Six points peuvent être relevés parmi les succès et tendances positives concernant les NAP dans l’Union européenne :

  1. Nombre croissant de PAN mis en œuvre, de première génération ou suivante (comme en France qui en est à son troisième PAN) ;
  2. Intérêt politique et conscientisation croissants pour l’agenda Femmes, Paix, Sécurité en général ;
  3. Augmentation des engagements financiers et fonds disponibles pour la mise en œuvre des PAN ;
  4. Développement d’un réseau d’expert.e.s et de décideur.se.s autour de l’agenda ;
  5. Inclusion de la société civile et des ministères parallèles aux PAN pour faciliter leur mise en place ;
  6. Rédaction de plus en plus précise et chiffrée à l’aide d’indicateurs.

Malgré ces progrès notables, des points de blocage persistent. Au niveau international et pas seulement européen, l’agenda Femmes, Paix, Sécurité se heurte à des réticences politiques. Dans la pratique, cela se traduit par des décisions limitées et non prioritaires. Alors qu’on aurait pu attendre beaucoup de 2020 qui célèbre les 20 ans de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU, aucune initiative réellement structurelle et ambitieuse n’a été mise en place. Dans ce contexte international, les pays européens ne font pas exception. Amy Herr a identifié six obstacles majeurs dans la mise en œuvre des PAN au sein de l’Union européenne :

  1. Un manque d’un leadership fort et assumé ;
  2. Un manque de ressources et fonds financiers ;
  3. Une coordination limitée au niveau national (interministérielle notamment) et européen ;

Des indicateurs de réussite flous, mal conçus ou inexistants ;

  1. Un fort taux de rotation des acteurs en charge de l’application des PAN ;
  2. Une absence de mécanismes d’évaluation et de contrôle.

Les plans d’action nationaux en France

Dans le cas français, Amy Herr a pu s’entretenir avec trois acteurs qui ne relevaient d’aucun ministère (deux chercheur.e.s et un.e représentant.e d’ONG). Trois PAN ont déjà été mis en place en France : le 1er de 2010 à 2013 ; le 2ème de 2015 à 2018 ; le 3ème depuis 2021 et jusqu’en 2025. D’une manière générale, il y a un manque de coordination et de structuration de la mise en place des PAN en France. Par exemple, personne au ministère des Affaires étrangères n’a la charge de l’agenda Femmes, Paix, Sécurité ; idem au ministère des Armées. Ce n’est ni considéré comme un outil diplomatique, ni comme un moyen de coopération militaire. D’ailleurs, peu d’acteurs institutionnels connaissent l’existence des PAN et de l’agenda. Par conséquent, la société civile est elle-même peu engagée sur cette question.

Pourtant, au niveau international, la France est présente et fait preuve de leadership lors des sommets mondiaux et rencontres thématiques à l’ONU. Amy Herr a mentionné ici un paradoxe : la France semble plus impliquée au niveau international que national pour l’agenda Femmes, Paix, Sécurité.

Dès lors, que faire ? Selon les retours obtenus par Amy Herr à l’issue des entretiens menés dans le cadre de ses recherches, la mise en œuvre effective d’un PAN ambitieux en France reposerait sur : une augmentation des budgets et fonds financiers alloués à cette résolution, une meilleure sensibilisation quant-aux enjeux d’une plus juste représentation des femmes aux processus des paix, et une plus grande créativité dans la mise en œuvre des PANs français.

En conclusion de sa thèse, Amy Herr se questionne sur la façon dont les PAN pourraient avoir un impact plus conséquent en Europe. Elle propose trois recommandations générales :

  1. Favoriser la coordination entre les ministères, mais aussi avec la société civile ;
  2. Augmenter les budgets alloués ;
  3. Développer l’intérêt politique autour de cet enjeu.

Pour en savoir plus sur les travaux de recherche d’Amy Herr, vous pouvez la contacter à amyirja@gmail.com

WIIS Global publie également des travaux sur la question sur https://wiisglobal.org/

#Vidéo – C’est quoi, une politique étrangère féministe ?

A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, WIIS France a eu l’honneur de s’entretenir avec avec Arancha González Laya, dean de la Paris School of International Affairs et ancienne ministre espagnole des Affaires étrangères. Forte de son expérience dans de nombreuses organisations espagnoles et internationales, Mme González Laya revient sur l’implémentation d’une politique étrangère féministe en Espagne et affirme que de telles mesures peuvent aussi être mises en place en France à condition qu’il y ait une volonté politique de le faire.

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Cinq questions à… Nina Wilén, directrice du programme Afrique au Egmont Institute

Pour ce nouvel épisode de « Cinq questions à… », WIIS France a le plaisir d’échanger avec Nina Wilén, chercheuse spécialiste de l’Afrique. Elle revient sur son parcours et encourage les femmes à se sentir aussi légitimes que les hommes dans leurs sujets de recherche.

Pouvez-vous revenir en quelques mots sur votre parcours académique et professionnel ?

J’ai voulu faire de la recherche en relations internationales depuis l’école secondaire (lycée). Après un Bachelor en Science Politique à l’Université de Lund et Queen’s University à Belfast, j’ai fait un Master en Sciences Politiques à l’Université de Lund, avec une spécialisation en paix et conflit. J’ai obtenu une bourse de doctorat, après quelques années en tant que stagiaire dans différentes organisations internationales aux États-Unis et en Belgique, à l’Université Libre de Bruxelles, où j’ai écrit une thèse sur les justifications liées aux interventions militaires.

J’ai ensuite effectué des recherches postdoctorales dans différentes institutions, notamment à l’École Royale Militaire à Bruxelles, où je me suis spécialisée sur l’institution militaire, en particulier le militaire belge. J’ai également travaillé à l’Université d’Anvers, à l’Université de Stellenbosch en Afrique de Sud, et à l’Université Libre de Bruxelles avant de commencer à l’Institut d’Egmont comme directrice du programme Afrique, en gardant un pied dans le milieu académique en tant que professeur associée à l’Université de Lund et Rédactrice en Chef pour la revue académique International Peacekeeping.

Quels sont les principaux obstacles auxquels vous avez été confrontée dans le monde de la recherche ?

Le monde académique est très compétitif et le travail de chercheur n’est, par définition, jamais terminé. Je pense que le principal sujet est de trouver un équilibre entre le travail et le temps libre pour ne pas ‘exploser’. Si, en plus de nombreuses demandes (explicites ou implicites) pour publier, produire, être visible, rechercher des financements, tu es passionnée par ton travail et peux travailler continuellement, il faut être très attentif à se mettre des limites, parce que personne ne va le faire pour toi. Aussi, avoir des attentes réalistes pour soi-même est important, autant que de collaborer avec des personnes brillantes et bienveillantes. J’ai de la chance d’avoir plusieurs collègues qui sont devenues des amies, avec lesquelles nous fonctionnons comme un réseau de soutien et d’appui, permettant de contrebalancer la dureté et la compétition du monde académique et des think-tank.

Pensez-vous avoir subi des discriminations en raison de votre genre, de votre âge… ?

Je pense que toutes les femmes ont subi des commentaires déplacés, voire sexistes à un moment donné dans leur vie, surtout si elles travaillent dans un environnement de travail majoritairement masculin. Ceci dit, même si j’ai travaillé plus de 10 ans avec des militaires, je n’ai subi que très peu – voire pratiquement aucun – comportement déplacé de la part de ces acteurs.

En revanche, la dé-légitimation de l’expérience et de l’expertise des femmes chercheurs/professeurs par rapport à leurs homologues masculins est encore présente dans le monde du travail. Un exemple très concret : dans les invitations à intervenir à des conférences ou des séminaires, on s’adresse aux femmes en tant que Miss ou « Mademoiselle », alors qu’elles ont des titres universitaires de Professeur, et leurs collègues masculins reçoivent les même invitations avec la mention ‘Professeur x ou y’. Ces comportements enlèvent l’identité professionnelle de la femme, et créent une inégalité vis-à-vis de leurs collègues masculins.

Selon vous, quel devrait être le rôle des femmes dans les interventions armées ?

Je ne pense pas que les femmes devraient avoir un rôle spécifique, mais je trouve que l’institution militaire en général devrait être compétente, efficace et adaptée aux menaces d’aujourd’hui. Pour se faire, il faut créer des institutions davantage multidimensionnelles, incluant de la diversité, notamment sur les identités des soldats et officiers. Si on veut inclure des personnes sous-représentées dans une institution, il faut adapter l’institution et les normes en vigueur, sans imposer de fardeau supplémentaire sur des personnes qui se battent déjà contre des stéréotypes et des préjugés.

Avez-vous des conseils à donner à une jeune femme qui souhaiterait se lancer dans le même parcours que vous ?

Faites ce qui vous passionne, la vie est trop courte pour travailler sur des sujets que l’on n’aime pas! Le chemin jusqu’à votre ‘travail de rêve’ ne doit pas toujours être rectiligne. On peut faire des détours et ainsi gagner en expérience, faire des rencontres inattendues sur le chemin, c’est tout à fait permis, et même assez chouette.

Vous pouvez retrouver le dernier article de Nina pour WIIS France, « Après la guerre, le contrecoup pour les femmes », ici !