Décryptage #1 – Après la guerre, le contrecoup pour les femmes

L’équipe de WIIS France est heureuse de reprendre le cycle de publications avec un article de Nina Wilén, directrice du programme Afrique pour les relations internationales à l’Institut Egmont et professeure associée au Département de science politique à l’université de Lund en Suède. Dans ce format court appelé Décryptage, une chercheuse pose les bases d’une thématique liée au genre et aux relations internationales. Aujourd’hui, Nina Wilén s’intéresse aux conséquences de la guerre sur les femmes.

Beaucoup se souviennent du célèbre discours de Laura Bush en 2001, à la suite des attentats du 11 septembre et de la guerre qui a suivi en Afghanistan, sur le fait que la lutte contre le terrorisme était aussi une lutte pour les droits et la dignité des femmes (Bush 2001). Ce discours a été critiqué, pour de nombreuses raisons : pour avoir instrumentalisé les droits et les libertés des femmes dans le but de soutenir une guerre, qui n’a manifestement pas été menée sur ces questions ; pour avoir incarné le syndrome du « sauveur blanc » prétendant sauver « les femmes brunes des hommes bruns » (Spivak 1988), et pour avoir dépeint les femmes afghanes – et donc majoritairement musulmanes – comme passives et ayant besoin d’être sauvées (Abu-Lughod 2002). Cette critique était importante et a réussi à mettre en évidence de fausses déclarations, dangereuses, des incohérences et une certaine hypocrisie. Surtout, lorsque près de 20 ans plus tard, les pays occidentaux se sont retirés d’Afghanistan, permettant aux talibans de réimposer des règles oppressives aux femmes et d’anéantir les progrès réalisés pour les droits et les libertés des femmes au cours des deux dernières décennies.

Car malgré l’hypocrisie autour des raisons d’une entrée en guerre contre l’Afghanistan, cette période a connu des améliorations significatives pour les droits et les opportunités des femmes. Le nombre de filles inscrites à l’école primaire en Afghanistan est passé de moins de 10 % en 2003 à 33 % en 2017, tandis que leur inscription à l’école secondaire est passée de 6 % à 39 % au cours de la même période (Kimathi 2021). Les chiffres ont radicalement changé depuis que les talibans ont pris le pouvoir en 2021, les filles étant désormais systématiquement exclues de la 7e à la 12e année dans 27 des 34 provinces afghanes (ONU Femmes 2021).

Dans le domaine de l’emploi des femmes, les tendances précédemment citées se sont rapidement inversées, en partie à cause de nouvelles restrictions imposées par les talibans sur les conditions d’emploi des femmes, ainsi que d’une exigence d’accompagnement masculine obligatoire pour les femmes, réduisant ainsi considérablement la mobilité des femmes – en partie du fait du manque de clarté et de l’autocensure des familles. L’interdiction d’apparition de femmes dans les séries télévisées combinée à une disparition presque totale des femmes journalistes ont également normalisé l’absence des femmes du paysage médiatique, ce qui normalise davantage l’invisibilité des femmes dans la vie publique (ONU Femmes 2021). Cette absence est également perceptible dans la vie politique, où la participation politique des femmes est passée de 28 % de femmes parlementaires à 0 % depuis le 15 août 2021 (ONU Femmes 2021). Les avancées en matière de libertés et d’opportunités pour les femmes réalisées pendant la guerre sont donc désormais confrontées à un contrecoup important après la prise du pouvoir par les talibans.

Pourtant, il n’y a pas seulement en Afghanistan où la période d’après-guerre a acté un retour de bâton contre les droits et les libertés des femmes. Des recherches ont montré que les femmes courent un risque accru d’être victimes de trafficking et de violence domestique, d’être contraintes à la prostitution, d’organiser l’esclavage de femmes et de commettre crimes d’honneur et suicides (Handrahan, 2004, p. 434). Dans de nombreux environnements, il y a également un pic de violence sexuelle et sexiste une fois le conflit armé stabilisé (True 2012). Une telle évolution illustre le concept des académiques féministes : le continuum de la violence, qui fait référence au fait que les femmes subissent souvent des formes de violence basées sur leur genre dans leur vie quotidienne, à la fois avant, pendant et après un conflit. Pourtant, la violence subie par les femmes dans la sphère privée est perçue comme « ordinaire » et, en tant que telle, tolérée, alors que dans le contexte d’un conflit, la violence est comprise comme « extraordinaire » (Swaine 2010). Dans de nombreux cas, seules les violences qualifiées comme « extraordinaires » appellent une réponse, un deuil de la société (Roy 2008).

Malgré toutes les atrocités que la guerre et les conflits armés infligent à la population, ils peuvent aussi parfois créer indirectement des opportunités pour les femmes d’assumer des rôles qui ne leur sont traditionnellement pas accessibles et qui leur permettent d’élever leur statut socio-économique. Les femmes peuvent temporairement gagner en liberté, en responsabilité et en valeur (Handrahan 2004, p. 435), à mesure que les conflits créent de nouvelles opportunités politiques, sociales et économiques (Björkdahl 2012, p. 287). En l’absence d’hommes (qui se battent), les femmes deviennent les principaux soutiens de famille et chefs de famille – des attributions qui sont pourtant rarement maintenues dans une société post-conflit. Au contraire, les périodes post-conflit ont souvent engendré de violentes réactions contre les femmes, entremêlées d’idées nationalistes et conservatrices qui dépendent du contrôle du corps et de l’honneur des femmes, entraînant le confinement de ces dernières à la sphère domestique (Afshar 2003, p. 185 ; Berry 2017 ; Björkdahl 2012, p. 289).

Cette réaction post-conflit est le plus souvent motivée par des acteurs nationaux conservateurs, faisant pression pour appliquer des normes et des coutumes qui voient les femmes retourner à leurs positions subalternes. C’est particulièrement le cas dans les sociétés fortement patriarcales où le statut et les rôles des femmes sont liés à des conceptions essentialistes de la femme en tant que mère, épouse et soignante. La COVID-19 a encore renforcé ces perceptions des femmes en tant que principales dispensatrices de soins. Dans de tels contextes, il est possible qu’il y ait un affrontement entre les coutumes traditionnelles et conservatrices et les normes internationales sur les droits humains, y compris les droits des femmes (Naraghi-Anderlini 2008, p. 106). Pourtant, les acteurs internationaux peuvent également participer au rétablissement et/ou au renforcement du retour aux hiérarchies de genre par le biais d’initiatives de consolidation de la paix qui sont menées par des communautés internationales de développement – largement composées d’hommes, dont la propre notion du patriarcat comme système « normal » est encore parfois intacte (Gordon et al. 2015, p.3 ; Handrahan 2004, p.435).

Les interactions et les initiatives de consolidation de la paix entre la communauté internationale du développement et les élites locales – deux groupes souvent fortement dominés par les hommes – peuvent donc signifier que l’environnement post-conflit, tout comme le conflit, reste centré sur les systèmes de pouvoir, les luttes et l’identité masculines. (Cockburn & Zarkov 2002). En d’autres termes, c’est une période où les « fraternités » – nationales et internationales – se disputent le pouvoir (Handrahan 2004, p.433). Alors que nous assistons aujourd’hui à la guerre sur le continent européen, provoquée par un président russe qui a plaisanté sur le viol, s’est vanté de la qualité des prostituées dans son pays et a fait adopter une loi qui a décriminalisé la violence domestique en 2017 (Ferris-Rotman 2018), cela nous rappelle à nouveau à quel point l'(in)égalité des sexes reste essentielle pour comprendre la guerre, et que le meilleur indicateur de la stabilité et de la sécurité d’un État est le niveau de violence à l’égard des femmes dans la société (Womanstats 2022). Nous devrons garder cela à l’esprit lorsqu’il sera temps de reconstruire la paix, dans la période d’après-guerre, pour créer des sociétés plus égalitaires, inclusives et stables.

Bibliographie

Abu-Lughod, L., “Do Muslim Women Really Need Saving? Anthropological Reflections on Cultural Relativism and Its Others”, American Anthropologist, 104:3, 2002, pp.783-790.

Afshar H. “Women and wars: Some trajectories towards a feminist

Peace”, Development in Practice, 13:2-3, 2003, pp.178-188.

Berry, M.E., “Barriers to women’s progress after atrocity: Evidence from Rwanda and Bosnia-Herzegovina”, Gender & Society, 31:6, 2017, pp.830-853.

Björkdahl, A., “A Gender-Just Peace? Exploring the Post-Dayton Peace Process in Bosnia”, Peace & Change, 37:2, 2012, pp. 286-317

Bush, L. “Laura Bush on Taliban Oppression of Women”, Radio Address, 17 November 2001. https://www.washingtonpost.com/wpsrv/nation/specials/attacked/transcripts/laurabushtext_111701.html

Cockburn, C., & Zarkov, D. (2002). The postwar moment: Militaries, masculinities

and international peacekeeping. London: Lawrence & Wishart.

Ferris-Rotman, A. (2018) “Putin’s War on Women”, Foreign Policy, 8 March, available at: https://foreignpolicy.com/2018/04/09/putins-war-on-women/

Handrahan, L. “Conflict, Gender, Ethnicity and Post-Conflict Reconstruction”, Security Dialogue, 35:4, 2004, pp.429-445.

Naraghi-Anderlini, S. (2008). Gender perspectives and women as stakeholders: Broadening local ownership of SSR. In T. Donais (Ed.), Local ownership and security sector reform (pp. 105–127). Geneva: DCAF.

Roy, S., “The Grey Zone: The ‘Ordinary’ Violence of Extraordinary Times”, The Journal of the Royal Anthropological Institute, 14:2, 2008, pp. 316-333.

Spivak, G.S., “Can the Subaltern Speak?”, in Marxism and the Interpretation of Culture. Cary Nelson and Lawrence Grossberg (eds), London: Macmillan, 1988.

Swaine, A., “Considering the Continuum lens and its potential to capture the wider picture of women’s experiences of violence during and after armed conflict’, Transitional Justice Institute Research Paper, n°10-21, 2010.

True, J., The Political Economy of Violence against Women, Oxford, Oxford University Press, 2012.

UN Women, “Women’s Rights in Afghanistan: Where are we now?”, Gender Alert n°1, December 2021.

WomanStats (2022) Available at: https://www.womanstats.org/

Colloque « Femmes, genre et conflits armés » avec le Centre Thucydide et l’AEGES – 25 novembre 2021

“Où sont les femmes dans les relations internationales ?” se demandait Cynthia Enloe, pionnière de l’approche féministe de la politique internationale, en 1990 dans son ouvrage de référence Bananas, Beaches and Bases. Making Feminist Sense of International Politics. Trente ans après ce premier questionnement et vingt ans après l’adoption de la résolution 1325 des Nations Unies, WIIS France, l’AEGES et le Centre Thucydide (Université Paris II Panthéon-Assas) s’associent pour une demi-journée d’échanges et de rencontres à l’occasion du colloque “Femmes, genre et conflits armés” le 25 novembre 2021. Qu’est-ce que l’approche féministe fait aux sciences sociales et à l’étude de la guerre et de la paix ? Comment le droit international protège les femmes en temps de conflit et sanctionne les violences sexuelles ? Quelle place ont-elles aujourd’hui dans les processus de résolution de conflit ? Des intervenant.e.s de tous horizons tenteront de répondre à ces questions.

Programme :

  • Introduction théorique – Conceptualiser : approche féministe des conflits armés (14h – 15h)
  • Table ronde n°1 – Protéger, sanctionner : femmes et droit international (15h – 16h30)
  • Table ronde n°2 – Promouvoir, inclure : femmes et résolution de conflits (16h45 – 18h15)
  • Conclusion & cocktail

Retrouvez la liste complète des interventions en cliquant ci-dessous :

Informations pratiques :

– L’événement aura lieu en présentiel au Centre Panthéon-Assas (12 place du Panthéon, Paris Ve) et en simultané sur Zoom.

– Un pass sanitaire valide sera demandé pour accéder à la salle.

– L’inscription est obligatoire avant le 22 novembre à ce lien.

Attention, il n’y a plus de places en présentiel. Vous pouvez vous inscrire sur la liste d’attente ou directement en distanciel.

Pour toute question, n’hésitez pas à nous écrire à contact@wiisfrance.org !

An Interview With… Rebecca Emerson-Keeler, director of Insaan Consulting Ltd

In France, start-ups and companies in the private security sector and policy consulting are quite rare, and it is especially difficult when you are a woman.

Fortunately, here at WIIS France we are keen on introducing positive examples and mentors, and Rebecca Emerson-Keeler, founder and director of Insaan Consulting Ltd, fits perfectly!

She kindly answered our questions on her career and gave us some advice on how to be a successful female entrepreneur.

Could you summarize your career path and explain us why you have chosen the security, humanitarian and conflict resolution sectors?

After graduating with a degree in Philosophy of Global Ethics and Literature, I started my career in journalism, human rights and refugee protection working with UNHCR in London and in Syria. I was passionate about pursuing this area of work as my own father had been forced to leave his country before arriving in the UK in the 1970s and as an Arabic speaker became driven to work to join the UN to support Iraqis after the collapse of the country in the early 2000s. Deploying to the border and then Damascus, I worked with populations suffering the consequences of conflict from Somalia, Afghanistan, Iraq and a range of other conflicts and found myself working specifically on issues of gender based violence, human trafficking and preventing young men from being driven to join extremist groups. I was lucky to be able to develop multiple skillsets early in my career such as case work, evaluation and project management and capacity building / working with developing governments. Very quickly I understood that humanitarian problems could only be solved by addressing the root causes of conflict and that culturally relative methods of negotiation were essential to gain access and influence.

You worked both in private and public sectors in France and in the UK, and then you left public sector to create Insaan Consulting Ltd, a structure specialized in management consulting. Why did you do so? What are the differences between France and the UN in terms of work and ethics?

I left Syria before the conflict there after six years working on humanitarian, development and security programmes. When I left I realised the complexity and overlap of these areas and wanted to use the wide skills I had whilst remaining as independent as I could in a very political space. I had worked with the UN, with NGOs and wanted to try to advise donors on conflict from the inside so established Insaan to do this. Over the last decade I have deployed to the Arab League to advise on human rights monitoring, I have advised on governance issues in Libya, trained police in Palestine, lead capacity building of Middle East countries to fight extremist online content, trained numerous actors and institutions on Women, Peace and Security and now run projects on gender and cybersecurity. Insaan gave me the opportunity to work with a diverse range of clients -private sector, non governmental and governmental. Being able to deliver advice to different stakeholders involved in security policy has been fundamental to remaining independent and a critical friend. Working with the US, Canadians, Jordanian, Iraqi, Lebanese, Dutch, French and UK governments has been rewarding as has been advising the BBC, UN and other institutions.

Insaan is now able to recruit consultants in a range of contexts and we currently have teams working on Southeast Asia-we focus on supporting women and LGBTQI consultants based in the countries where the work is focused rather than on flying experts in. Insaan was born out of my experiences working in the UK where a commercial approach to implementing security policy is commonplace if you want to advise and implement policy. I learned a good deal from this approach to conflict policy however I found outsourcing security in this way can lead to sustainability implications and to companies fighting to deliver often impossible outcomes. The French approach is very different, more centralised and more in line with traditional diplomacy. Both France and the UK suffer from a male-lead space and an inability to reconcile colonial history with foreign policy -as such they have similar but distinct challenges.

I hope that as Insaan develops a European branch in the coming year we can leverage the benefit of this experience and develop a model that is women lead, women delivered and most importantly reflective of an inclusive rather than divided world.

You are now advising small companies on gender inclusivity in human resources, but also about finances issues and cybersecurity. How does it work? What precisely are your actions toward them?

Insaan has been working for about ten years on issues around online extremism and the role of women in this complex space. In the last two years I have been much more involved in cybersecurity and cybercrime policy and programmes working with think tanks, governments and the UN to understand the gender dimensions of this important issue. Despite the common understanding of vulnerability of certain groups in the online space, there has been a dearth of research and data to support action to obtain a rights based, inclusive and equitable governance of the cyberspace to ensure access is safe and open for women and LGBTQI.

The Covid-19 pandemic has increased the need to understand the different experiences of men, women, boys, girls, individuals living with disabilities and LGBTQI in the online space. More people are now reliant on the cyberspace for education, work, finance, socialising and to meet a whole range of basic needs but criminals and other actors are also able to exploit more than ever so we need to ensure we understand gender based behaviours to report or not, to harm or be vulnerable. Many people are also without access to the online space denying them the ability to participate in the opportunities it offers.

Insaan is currently working with our teams to deliver two programmes in Southeast Asia around this issue. We do this by using gender + qualitative and quantitative analysis to understand the intersectional (age, diversity, geography etc) problems faced by women, men and LGBTQI individuals. Insaan is totally reliant on working with women consultants in the countries to lead research in gender and conflict sensitive manners. We then package the information for clients to ensure programmes and policies can follow. Much of my focus as the Director is on technical capacity building and training on gender and cybersecurity but also on a range of other technical areas. We have applied a gender and conflict approach to public finance, tourism, climate and environment as well as supporting integration of gender in core security and justice capacity building and our expertise remains working in conflict and fragile contexts.

Do you have role models? Have you been inspired by people who may have influenced your career choices and what did you learn from them?

I am constantly inspired by the men and women I work with across the world who juggle their passion to create a better, more secure world but also their domestic obligations! My inspiration for my work is very personal, stemming from my own mixed race and multicultural identity and my experiences as the daughter of a refugee.

I remain inspired especially by my English Grandfather who was a pilot in the Second World War and who reflected on the importance of cultural sensitivity and being sensitive and ethical in how you might help others or solve complex security problems. He shared with me guidance given to him in 1940 in Palestine about how to assimilate, speak Arabic and approach men and women with sensitivity. I have as a consequence tried to take on these values in my work and also be unafraid to challenge when I have doubts that the approach is insensitive. Having worked with many institutions I have found it easier to stay true to these lessons by remaining somewhat independent and Insaan has served me well.

What are the advice you would give to young women that are willing to start a career in self-enterprising and to create their own company in the security sector?

The independence that Insaan has given me is invaluable and allowed me to transcend institutional barriers that might have impeded the professional development of a mixed race woman in international security. As I have gone on to have a child the flexibility offered has also been invaluable. It is so important that young women are not dependent on poorly paid internships or on entering institutions that they do not feel comfortable working in. Entrepreneurship in the area of security, especially in the UK and France, is slow to emerge but it is easy to operate as an AutoEntrepreneur here and then grow your business or work with others to do so when you find your niche. Having good project management and networking skills helps in this area and it is very important not to undervalue your contribution. The space can seem intimidating-I attended many meetings in the Institute of Directors in London and was always the only woman!

The Women, Peace and Security Agenda needs women-lead businesses and organisations and whilst the work women do within institutions to challenge the status quo, those of us working outside or independently can provide a valuable resource for policy and security decisions and most importantly support other women in other countries to do similar activities. UNWomen have provided specific support for women-lead businesses and I encourage others to take the leap. I try to help other women who struggle to find full time opportunities because I believe that the learning curve is much steeper but more rewarding as an entrepreneur.

Cinq questions à… Rebecca Emerson-Keeler, fondatrice d’Insaan Consulting

En France, le secteur de l’entreprenariat dans la sécurité ou le conseil stratégique est encore peu développé et les défis à relever sont d’autant plus nombreux quand on est une femme.

Heureusement, des modèles à suivre existent, et c’est le cas de Rebecca Emerson-Keeler, ancienne consultante pour les Nations unies qui a créé sa propre structure de conseil en management, cybersécurité et mixité au travail : Insaan Consulting Ltd. Elle répond à nos questions sur son parcours et nous donne quelques conseils !

Pouvez-vous nous résumer votre parcours en quelques lignes et nous expliquer ce qui vous a poussé à choisir une carrière dans les domaines de l’humanitaire, de la résolution de conflits et de la sécurité ?

Après mon diplôme en philosophie du droit et en littérature en 2005, j’ai commencé ma carrière en travaillant avec le Haut commissariat aux réfugiés des Nations Unies à Londres et en Syrie, où j’avais de nombreuses missions (communication, protection des réfugiés et application du droit humanitaire). J’étais passionnée à l’idée d’entrer dans ce domaine car mon propre père avait été forcé de fuir son pays avant d’arriver au Royaume-Uni comme réfugié dans les années 1970. De plus, comme je parlais l’arabe, c’était une motivation supplémentaire pour rejoindre les Nations Unies et soutenir les Irakiens après l’effondrement du pays en 2003.

Déployée à la frontière irako-syrienne puis à Damas, j’ai travaillé avec des populations qui souffraient des conséquences des conflits en Somalie, en Afghanistan ou en Irak, puis je me suis concentrée sur les problèmes liés aux violences sexistes et sexuelles, au trafic d’êtres humains et à la prévention de la radicalisation. J’ai eu la chance de développer de nombreuses compétences dès le début de ma carrière, notamment le suivi, la gestion et l’évaluation de projets, et le travail avec les gouvernements de pays en voie de développement. J’ai très rapidement compris que les problèmes humanitaires ne pouvaient être résolus qu’en traitant directement les racines du conflit, et que des méthodes de négociation adaptées à la culture locale étaient essentielles pour gagner en accès et en influence.

Vous avez des expériences professionnelles dans le public et le privé en France et au Royaume-Uni. Qu’est-ce qui vous a motivée à quitter le secteur public pour créer Insaan Consulting Ltd., cabinet de conseil en management ? Quelles grandes différences voyez-vous dans la manière de travailler en France et Royaume-Uni ?

J’ai quitté la Syrie en 2011, juste avant le conflit, et après six ans de travail sur place pour des programmes humanitaires, sécuritaires et de développement. Quand je suis partie, je me suis rendu compte à quel point ces sujets étaient complexes et entremêlés, et je voulais mettre en pratique toutes les compétences que j’avais développées mais en restant aussi indépendante que je le pouvais dans un environnement très politisé. J’avais travaillé avec les Nations Unies, avec des ONG, et je voulais essayer de conseiller les donateurs sur ces conflits avec un point de vue d’insider : c’est pour cela que j’ai créé Insaan.

Au cours des dix dernières années, j’ai recommandé à la Ligue arabe des bonnes pratiques pour le respect des droits humains, travaillé sur des questions de gouvernance en Libye, entraîné les forces de police en Palestine, conçu des projets de lutte contre le radicalisme religieux en ligne avec des pays arabes, conseillé de nombreux acteurs et institutions sur l’agenda Femmes, Paix et Sécurité, et désormais je conduis des projets en cybersécurité et questions de genre. Insaan m’a permis de travailler avec des acteurs très diversifiés – secteur privé, ONG et institutions gouvernementales. Être capable de donner des conseils aux différents acteurs impliqués dans l’élaboration des politiques sécuritaires est fondamental pour demeurer indépendant et conserver un esprit critique. Ainsi, travailler avec les gouvernements américain, canadien, jordanien, irakien, libanais, néérlandais, français ou britannique a été aussi gratifiant que conseiller la BBC, les Nations Unies ou d’autres institutions.

Au sein d’Insaan, nous recrutons désormais des consultants dans de multiples secteurs et contextes : actuellement, nous avons plusieurs équipes en Asie du Sud-Est qui identifient des initiatives et des experts locaux avec lesquels nous travaillons sur l’inclusion des femmes et des LGBTQI, plutôt que d’imposer des consultants étrangers.

Insaan est né de mes expériences de travail au Royaume-Uni où une approche commerciale pour l’implémentation de la sécurité est monnaie courante si l’on souhaite conseiller et mettre en œuvre de nouvelles politiques. J’ai beaucoup appris de cette approche particulière de la politique de prévention des conflits ; cependant, j’ai considéré que l’externalisation de la sécurité de cette façon pouvait mener à des problèmes de durabilité et de rivalité entre les entreprises qui promettent des objectifs impossibles à atteindre. L’approche française est très différente, plus centralisée et plus alignée sur la diplomatie traditionnelle. La France comme le Royaume-Uni souffrent d’un monde du travail dirigé par les hommes et d’une incapacité à concilier l’histoire coloniale et la politique étrangère – dans ce sens, les deux pays ont des défis similaires mais distincts. J’espère qu’avec le développement d’une branche européenne d’Insaan dans l’année à venir je pourrai profiter de cette expérience et développer un modèle dirigé et appliqué par des femmes, et surtout représentatif d’un monde inclusif plutôt que divisé.

Vous accompagnez désormais des entreprises (PME) dans l’intégration de la dimension de « genre et d’inclusion » dans leur politique RSE mais aussi dans leurs considérations financières et de cyber-sécurité. Comment y parvenez-vous ? En quoi consistent vos actions auprès de ces PME ?

Cela fait dix ans qu’Insaan travaille sur les problématiques liées à l’extrémisme en ligne et au rôle des femmes dans ce secteur complexe. Ces deux dernières années, j’ai été beaucoup plus impliquée dans les politiques et programmes de cybersécurité et de lutte contre la cybercriminalité, en travaillant avec des think tanks, des gouvernements et les Nations Unies pour comprendre les dimensions genrées de ce problème. Malgré un constat commun quant à la vulnérabilité de certains groupes sur Internet, il y a une pénurie de recherches et de données pour soutenir des actions visant à créer une gouvernance du cyberespace équitable, inclusive et respectueuse des droits, et ce afin de maintenir ce cyberespace accueillant et sûr pour les femmes et les minorités LGBTQI.

La pandémie du Covid-19 a accentué la nécessité de comprendre les différentes expériences qu’ont les hommes, les femmes, les garçons, les filles, des personnes avec un handicap ou les personnes LGBTQI sur Internet. De plus en plus d’individus sont désormais dépendants du cyberespace pour l’éducation, le travail, les finances, la socialisation et d’autres besoins essentiels, mais cela les rend d’autant plus exploitables par des organisations criminelles et d’autres acteurs. De ce fait, nous devons nous assurer d’une bonne compréhension des comportements genrés pour signaler ou ne pas signaler certaines pratiques, nous assurer de ne pas blesser intentionnellement ou ne pas être vulnérable. Dans le même temps, de nombreuses personnes ne disposent pas d’accès à Internet, ce qui les empêche de participer ou de profiter des opportunités que le cyberespace propose.

En Asie du Sud-Est, nous travaillons ainsi sur deux programmes visant à résoudre ces problèmes. Nous utilisons des données genrées, qualitatives et quantitatives, que nous analysons pour comprendre les problèmes rencontrés par les femmes, les hommes et les personnes LGBTQI dans une approche intersectionnelle en fonction de leur âge, leur ethnicité, leur lieu de vie… Pour remplir cette mission et conduire ces recherches, Insaan s’appuie entièrement sur des consultantes. Nous traitons ensuite l’information et la mettons en forme pour nos clients, qui conduiront ensuite les programmes et l’adaptation des politiques publiques. En tant que directrice, mon point d’attention principal porte sur le développement des capacités techniques et le mentorat sur le genre et la cybersécurité, mais également dans d’autres domaines techniques. Nous appliquons une approche genrée et conflict-based aux problèmes de politiques publiques en matière de tourisme, finance, climat et environnement, tout comme nous soutenons l’intégration de la question du genre dans la construction capacitaire de la sécurité et de la justice, et notre expertise historique demeure dans les champs conflictuels et les environnements fragiles.

Avez-vous été inspirée, par des femmes ou des hommes, dans les choix qui ont guidé votre parcours professionnel ? Quels ont été leurs enseignements ?

Je suis inspirée en permanence par les femmes et les hommes avec lesquels je travaille partout dans le monde, qui jonglent entre leur désir de créer un monde meilleur et plus sûr, et leurs obligations quotidiennes ! Ma motivation professionnelle est très personnelle, elle découle notamment de mon expérience de personne métissée et multiculturelle, et de fille de réfugiée.

Je reste notamment inspirée par mon grand-père anglais, qui était un pilote pendant la Seconde Guerre mondiale et qui a beaucoup réfléchi sur l’importance de l’intelligence culturelle et émotionnelle, au fait d’être attentif aux différences éthiques lorsqu’on essaie d’aider les autres ou de résoudre des problèmes complexes. Il a partagé avec moi des conseils qui lui avaient été donnés en Palestine en 1940 sur comment s’assimiler, parler arabe et approcher consciemment les hommes et les femmes. De ce fait, j’ai essayé de transposer ces valeurs dans mon travail, et d’oser critiquer des approches qui me semblent manquer d’égards aux différences culturelles. En ayant collaboré avec de nombreuses institutions, je trouve que rester fidèle à ces préceptes est plus facile en étant indépendante, et Insaan m’a été très utile en ce sens.

Quels conseils donneriez-vous à des jeunes femmes désireuses de s’engager dans la voie de l’auto-entreprenariat et de monter leur propre entreprise de conseil en sécurité ?

L’indépendance acquise par Insaan est inestimable et m’a permis de dépasser des barrières institutionnelles qui auraient pu ralentir le développement professionnel d’une femme métissée dans le secteur de la sécurité internationale. Après avoir eu un enfant, la flexibilité offerte par cette activité est également précieuse. Il est très important que les jeunes femmes ne soient pas dépendantes de stages mal payés, ou contraintes de rejoindre des institutions dans lesquelles elles ne se sentent pas bien.

L’entreprenariat dans le domaine de la sécurité, en particulier en France et au Royaume-Uni, émerge lentement mais il est facile d’exercer avec un statut d’auto-entrepreneuse sur place puis de développer son entreprise ou de travailler avec d’autres une fois qu’on a trouvé son sujet d’expertise. Avoir de bonnes connaissances en gestion de projet et d’excellentes qualités relationnelles aide également et il est important de ne pas sous-évaluer la contribution qu’on apporte. C’est une sphère qui peut être très intimidante – j’ai assisté à de nombreuses réunions à l’Institut des directeurs à Londres [plus ancienne organisation professionnelle de chefs d’entreprises britanniques, NdT] et j’étais la seule femme à chaque fois !

L’agenda pour les Femmes, la Paix et la Sécurité a besoin d’entreprises et d’organisations dirigées par des femmes : pendant que les femmes travaillant dans des institutions pourront défier les normes de l’intérieur, celles d’entre nous qui sont indépendantes ou en dehors de cette sphère pourront fournir des ressources utiles pour prendre des décisions en matière de politique ou de sécurité, et surtout encourager les femmes à faire de même dans d’autres pays. ONU Femmes a déjà fourni un soutien spécifique aux entreprises dirigées par des femmes et j’encourage d’autres femmes à franchir le pas. J’essaie d’aider d’autres femmes qui ont des difficultés à trouver des opportunités de travail à temps plein car je trouve que les défis à relever dans l’entreprenariat sont beaucoup plus difficiles mais également bien plus gratifiants !

Les Érudites #1 – Le Parti Communiste Chinois à 100 ans : enjeux et perspectives

Le Parti Communiste Chinois fête cette année ses 100 ans. Le visage de ce parti-État, qui comptait en 2018 90 millions d’adhérents, a évolué au fil des années, sans que cela remette en cause sa domination hégémonique sur la politique et la société chinoise.

Les réformes économiques entamées sous Deng Xiaoping dans les années 1980 ont par exemple posé la question d’un passage idéologique du communisme au capitalisme. Plus récemment, Xi Jinping, premier secrétaire élu en 2012 par les instances du parti, semble s’être assuré la position de Président à vie avec la suppression de la limite constitutionnelle des deux mandats en 2018. Le pouvoir apparaît donc s’être concentré et personnalisé, potentiellement au détriment du parti.

Enfin, l’émergence de la Chine comme puissance économique de premier ordre et la mise en place du programme des Nouvelles routes de la soie, qui est à la fois un ensemble de liaisons maritimes et ferroviaires et une politique de coopération reliant la Chine à l’Europe en passant par l’Asie centrale et l’Afrique de l’Est, contribuent à une rivalité entre grandes puissances renouvelée dont les effets à moyen et long terme restent à déterminer.

Pour aborder ces questionnements, nous recevrons Alice EKMAN, analyste responsable de l’Asie à l’Institut des études de sécurité de l’Union européenne et spécialiste de la Chine contemporaine. Son dernier livre « Rouge vif – l’idéal communiste chinois » (Éditions de l’Observatoire), a reçu le Prix du livre de géopolitique 2020 et le Prix Aujourd’hui 2020. La conversation sera animée par Camille BRUGIER, docteur en science politique et chercheuse Chine à l’Institut de recherche stratégiques de l’École militaire.

Rendez-vous le 7 juin 2021 à 18h30 !

Blogpost #7 Portrait de Hélène Rolet

Nous avons eu le plaisir de nous entretenir avec Hélène Rolet, anciennement responsable de la communication des Jeunes IHEDN.

Qu’est ce qui a déclenché chez vous cet intérêt pour les questions de défense et la communication ?

Tout a commencé par un stage au sein de la cellule communication de la base navale de Toulon suivi, quelques mois plus tard, d’un contrat armées-jeunesse au centre presse de la Délégation à l’information et à la communication de la Défense (DICoD). Ces expériences ont été déterminantes dans mon parcours puisqu’elles lui ont donné un sens et ses spécificités.

Un sens d’abord, parce qu’elles m’ont fait prendre conscience de l’importance de la fonction communication au sein des organisations et de sa valeur stratégique, ainsi que des enjeux liés à la réputation. Qu’elle soit interne, externe, corporate ou institutionnelle, la communication valorise, explique et fait rayonner. Elle est aussi porteuse de sens. Pour toutes ces raisons, le domaine de la communication est apparu en phase avec mes aspirations : exploiter une idée et la décliner en messages à fort impact. Un véritable coup de foudre qui m’a menée à la création de ma propre entreprise, HNR Communication.

Après le sens, viennent les spécificités. Mon parcours est aujourd’hui orienté « défense » (à quelques exceptions près) et j’en suis fière. Il est façonné par de nombreux échanges avec les hommes et les femmes qui font notre défense, quels que soient leur grade ou leur fonction. Le monde de la défense est passionnant, car humain avant tout.

Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre poste/vos missions actuellement ?

J’ai la chance d’être responsable de la communication des Jeunes IHEDN, première association européenne de jeunes sur les questions de défense et de sécurité. Cet engagement bénévole fort est très enrichissant en ce sens qu’il me permet d’être au contact d’étudiants ou professionnels volontaires et confiants dans l’impact positif qu’ils peuvent avoir sur notre société.

Plus précisément, ma mission consiste à valoriser au quotidien les actions portées par les membres engagés de notre association : événements (virtuels compte tenu du contexte), publications, travaux transverses… Avec l’équipe que j’ai constituée, nous menons différentes campagnes de communication pour les Jeunes IHEDN sur des projets majeurs, tels que la collecte au profit du Bleuet de France, les semaines thématiques de nos comités et plein d’autres choses encore !

La multitude et l’intensité des missions qui me sont confiées ne laissent pas place à l’improvisation. Et c’est par un important travail de coordination et une constante exigence envers nous-mêmes que nous arrivons à atteindre ce niveau de qualité.

Avez-vous été inspirée, par des femmes ou des hommes, dans les choix qui ont guidé votre parcours professionnel ? Quels ont été leurs enseignements ?

Je mentionnais mon expérience à la DICoD plus haut à dessein. C’est là que j’ai rencontré le commandant Marc, officier communication de l’armée de Terre, qui m’a accompagnée à mes débuts dans le domaine.

Au-delà des enseignements reçus en communication et relations presse, j’ai été particulièrement inspirée par ce qu’il me répétait assez souvent : la communication est un acte de combat. C’est la raison pour laquelle, on s’y prépare, qu’on anticipe avant d’agir et qu’on fait des RETEX, afin d’évaluer si les actions portées ont été à la hauteur des attentes.

Finalement, défense et communication vont bien ensemble !

A votre avis, quelles sont les clés d’une bonne stratégie de communication pour mettre en valeur les femmes dans le secteur de la défense et de la sécurité ?

A mon sens et de manière générale, il faut, dans un premier temps, identifier l’effet final recherché dans toute stratégie de communication. De celui-ci, découlent des publics cibles, des messages clés et des actions.

Vient ensuite « le comment ». Cette réflexion vise à définir une organisation temporelle, c’est-à-dire un calendrier qui précise les actions en amont du temps fort, celles propres au temps fort et celles qui se dérouleront en aval. A cela s’ajoute le choix des vecteurs de communication qui sont tout autant stratégiques selon la cible que l’on veut toucher : réseaux sociaux, site Web, newsletter, e-mail, print, signature de mail… la liste peut être longue (ou pas !) selon la campagne.

L’ensemble de ces éléments contribue à établir une stratégie de communication pertinente de manière globale.

S’agissant de la valorisation des femmes en particulier, il s’agira, comme je le précisais plus haut, de bien définir les enjeux pour faire de sa campagne un véritable succès !

Blogpost #6 Portrait de Karine Lejeune

Nous avons eu le plaisir de nous entretenir avec la colonelle Karine Lejeune, ancienne porte-parole de la gendarmerie, mobilisée contre la violence faite aux femmes, prix de la Femme d’influence 2018.

Qu’est-ce qui vous a poussé et motivé à vous engager dans la Gendarmerie ?

La Gendarmerie est un milieu que je connais bien puisque je suis la 4e génération de gendarmes: mon père, mes deux grands-pères et mon arrière grand-père étaient gendarmes. C’est une institution dans laquelle j’ai grandi et qui m’a apporté, enfant, beaucoup d’opportunités, notamment celle de suivre mon père dans des affectations à l’étranger.

Au moment de choisir mon orientation professionnelle pendant mes études de droit, il m’a paru assez naturel, par cet engagement futur, de rendre un peu à cette belle institution ce qu’elle m’avait apporté. Par ailleurs, le sens du service public et les valeurs portées par la Gendarmerie correspondaient à mes attentes.

Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre rôle ? Quelles sont vos missions au quotidien ?

Depuis août 2018, je commande le groupement de gendarmerie départementale de l’Essonne. J’ai ainsi sous mes ordres 745 gendarmes d’active et 420 réservistes opérationnels qui assurent des missions de sécurité publique et de police judiciaire sur près de 80% du département.

La gendarmerie de l’Essonne assure la sécurité de la population à la fois sur des territoires périurbains mais aussi plus ruraux, notamment sur le sud du département. Ainsi, nous prévenons et luttons quotidiennement contre la délinquance, qu’elle soit d’appropriation (avec par exemple les cambriolages), ou touchant les personnes, comme les violences intrafamiliales. Nous assurons également la sécurité des mobilités avec la lutte contre la délinquance routière et la sécurité dans les transports, très denses en Île de France.

Enfin en Essonne, la gendarmerie assure à la fois la sécurité de la plus grande maison d’arrêt d’Europe, implantée sur la commune de Fleury-Mérogis, mais aussi celle du campus urbain de Paris-Saclay où de nombreuses grandes écoles sont implantées.

Avez-vous été inspirée, par des femmes ou des hommes, dans les choix qui ont guidé votre parcours professionnel ? Quels ont été leurs enseignements ?

Il est indéniable que mes parents ont favorisé ce parcours professionnel car j’ai été élevée dans la conviction que l’on pouvait devenir qui on voulait et exercer le métier que l’on souhaitait si l’on s’en donnait les moyens.

Ainsi, je n’ai jamais envisagé que certains métiers ne pourraient pas m’être accessibles. J’ai tout fait pour arriver à mon objectif d’intégrer la gendarmerie, même si les démarches initiales et les premiers paliers n’ont pas été toujours faciles à franchir.

A votre avis, pourquoi la Gendarmerie (et pas seulement en France) peine à se féminiser ?

Actuellement 20 % des effectifs de la gendarmerie sont des femmes. Notre présence est de plus en plus forte et nous sommes représentées dans l’ensemble des unités et technicités de la Gendarmerie. Pour autant, pour le grand public, les métiers d’autorité restent identifiés comme des « métiers d‘hommes ». C’est la raison pour laquelle il est important à la fois de communiquer sur la place que les personnels féminins peuvent tenir au sein de l’Institution, sur la conciliation vie professionnelle-vie personnelle qu’il est possible d’avoir ainsi que sur certains « rôle modèle » qui peuvent permettre aux jeunes de s’orienter vers les métiers de la sécurité.

Quels conseils donneriez-vous à des jeunes femmes désireuses de s’engager dans la dans la Gendarmerie Nationale?

La Gendarmerie Nationale offre d’extraordinaires opportunités à la fois de se mettre au service des autres mais aussi de s’épanouir dans les missions très diverses.

Que ce soit en gendarmerie départementale ou en gendarmerie mobile, en sécurité publique ou en police judiciaire, dans des technicités telles que pilote d’hélicoptère, maître de chien, technicien en investigations criminelles, négociateur de crise, plongeur, spécialiste montagne et tant d’autres, l’Institution permet à chacun et chacune d’orienter sa carrière professionnelle en fonction de ses aspirations avec un seul objectif : la sécurité des citoyens et citoyennes.

Alors n’hésitez pas : chaque année, la gendarmerie recrute. Rejoignez nous !

Blogpost #5 Portrait de Florence Gaub

Nous avons eu le plaisir de nous entretenir avec Florence Gaub, directrice adjointe de l’European Union Institute for Security Studies (EUISS). Elle nous a parlé de sa passion pour le Moyen-Orient, de son expérience « terrain » des situations post-conflits en Irak, au Liban et en Libye, et de ses sources d’inspiration.

Qu’est-ce qui a déclenché votre intérêt pour les enjeux sécuritaires au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ?

Tout a commencé par une thèse de maîtrise portant sur l’image de la guerre dans la littérature française. Je me suis rendue compte à quel point la violence, et son image, avait changé entre Waterloo et la première guerre mondiale : de l’abstrait chez Stendhal, c’est devenu un vécu très personnel chez Barbusse, et je trouvais captivant le concept de conflit comme expérience individuelle et sociétale. Je voulais aller plus loin, choisissant ensuite les institutions militaires comme objet d’études dans des pays post-conflits. Le Liban était mon premier pays d’étude, suivi par l’Irak et la Libye. J’approche donc la sécurité de l’angle conflit : je m’intéresse avant tout aux motivations, aux vécus de guerre, pas qu’aux stratégies ou aux méthodes.

Avez-vous été inspirée, par des femmes ou des hommes, dans les choix qui ont guidé votre parcours professionnel ? Quels ont été leurs enseignements ?

En 2003, quand j’ai commencé mon voyage de recherche, il y avait très peu de femmes qui travaillaient sur le monde militaire au monde arabe. Ce qui m’a aidé était mon grand-père allemand, ancien aviateur : non pas parce qu’il connaissait le Moyen Orient, mais parce que grâce à lui j’étais très à l’aise dans le monde militaire et sa culture. C’est sans doute cela qui a fait que je n’avais pas de difficultés particulières à entrer en communication avec des officiers. Une autre personne qui m’a inspirée était Gertrude Bell, une exploratrice anglaise qui a fini comme conseillère du roi Faisal en Irak. A chaque fois que j’encontre des défis, je me dis que c’était bien plus difficile pour elle ! Mais le long de ma carrière, j’ai eu la chance d’avoir des supérieurs, hommes et femmes, qui m’ont soutenue et encouragé.

Du Parlement allemand à la vice-présidence de l’EUISS, en passant par le Collège de l’OTAN, quels ont été les plus grands défis auxquels vous avez été confrontée au cours de votre carrière dans le monde de la sécurité internationale ?

Mon premier moment de colère était quand on m’a dit à l’OTAN « On vous a recruté malgré le fait que vous êtes une femme ». C’était censée être un compliment. J’en ai parlé à mon chef qui était un US Marine et qui avait une sensibilité que les Européens n’avait pas (encore ?). Son soutient m’a beaucoup aidé à gérer la situation, et j’ai appris à avoir le sens de la reparti depuis. Le terrain dans une zone de crise, en tant que femme, c’est un défi constamment – c’est faisable, mais il faut s’organiser pour avoir de la protection.

Pensez-vous que l’environnement professionnel et universitaire dans lequel vous avez évolué est peu féminisé ? Si oui, quelle serait, selon vous, la clé pour avoir plus de femmes à des postes de responsabilité dans le monde de la recherche ?

Oui et non : la recherche sur le monde arabe est bien féminisée maintenant, il y a beaucoup de chercheuses courageuses, originales et extraordinaires, et elles m’inspirent beaucoup. Par contre, le monde de la sécurité est toujours très masculins. D’un coté, la guerre est un sujet qui intéresse plus les hommes, mais de l’autre coté beaucoup de femmes sont intimidées par ce « Band of Brothers ». Je pense qu’il faut encourager les femmes à demander leur place à la table, à les orienter vers des sujets considérées « masculines ». Un de mes supérieurs a essayé de m’orienter vers l’égalité des sexes et la culture, pensant que j’y serai plus à l’aise, mais une femme, tout comme un homme, comprend le conflit, et par extension, la guerre.

Quels conseils donneriez-vous à des jeunes femmes désireuses de s’engager dans la poursuite d’un doctorat ou qui souhaiteraient travailler en qualité de chercheuse dans un think tank comme le vôtre ?

Je suis surfeuse, et la vie professionnelle ressemble beaucoup au surf. Il faut savoir reconnaître les opportunités, il faut du courage, mais il faut aussi savoir remonter sur la planche après une mauvaise vague. Et on ne peut pas attendre à la plage que quelqu’un vienne vous chercher. Mon conseil principal : trouvez une question qui vous passionne et allez jusqu’au bout. N’acceptez pas les non. Soyez créative pour surmonter des défis, et surtout : amusez-vous. La recherche peut vous remplir de joie, mais il faut aimer aussi les moments difficiles : la bataille des idées, les pages blanches, des moments de fatigue.

Speed Expertise #1

Le 5 mars dernier, Women In International Security (WIIS) France vous invitait à participer à son premier Speed Expertise. Ce nouveau format d’événement, combinant de courtes présentations d’expertes sur un sujet de réflexion prédéterminé, puis un moment de partage nous a permis de découvrir les travaux de trois expertes : Joanne Kirkham, Alice Lane et Clotilde Bômont.

Nous avons eu l’honneur d’être accueillies dans les locaux de l’Institut des Relations Internationales (IRIS) par Sylvie Matelly, directrice adjointe de l’Institut, et Marie-Cécile Naves, qui en dirige l’Observatoire du Genre.

Le sujet de réflexion portait sur les enjeux éthiques, juridiques et pratiques des nouvelles technologies dans le secteur de la défense.

Vous retrouverez ci-après la synthèse de leurs présentations.

Armes létales autonomes – quel cadre juridique ?

Présentation par Joanne Kirkham, chercheure associée au Centre Thucydide et doctorante contractuelle. Joanne enseigne le droit international et les relations internationales. Ses travaux de recherche portent sur les systèmes d’armes létaux autonomes en droit international.

Dans un avenir plus ou moins proche, des systèmes d’armes létaux capables de choisir, indépendamment d’une intervention humaine, (permanente) d’engager une cible humaine sur un champ de bataille pourraient être déployés.

Le droit doit-il les interdire (Human Rights Watch milite notamment pour l’interdiction des «robots tueurs ») ou doit-il encadrer leur déploiement ? L’articulation du droit international humanitaire et du développement des champs de bataille de demain est ardue.

Les militaires, les ingénieurs et les chercheurs travaillant sur les systèmes d’armes (incluant les UAV-UGV et l’intelligence artificielle notamment) constituerait un premier groupe. Ce groupe est intéressé par le potentiel des armes létales autonomes puisqu’il y voit des opportunités stratégiques (les armées notamment, dont l’objectif est de projeter la force en limitant les risques et donc en protégeant leurs personnels). Pour justifier l’utilisation des armes létales autonomes en droit international humanitaire, ce groupe souligne leur fonctionnement-même, autonome. En période de conflit, ce fonctionnement autonome par ciblage permet de mieux protéger les civils et les soldats.

Un second groupe s’oppose au développement et au déploiement des armes létales autonomes (en témoignent les nombreuses évocations du terme « robots tueurs »). Outre la crainte des limites techniques (l’incapacité de distinguer précisément une cible), ce groupe argue que le droit de ne pas être tué par un robot est un droit humain.

Le droit international humanitaire et le droit international pénal sont donc sollicités par ces systèmes d’armes qui mettent en exergue la responsabilité des entités étatiques et non-étatiques qui les déploient. De facto, aucun système complètement autonome ne peut exister. Tous utiliseront des données qui proviennent de sources spécifiques. En théorie, tout chef militaire, et par ce biais tout Etat, est responsables de l’utilisation de ces armes, même si elles n’ont pas été fabriquées ou programmées par l’Etat, mais simplement achetées à une entité tierce. Un chef militaire peut-il être tenu responsable si jamais la machine présente un dysfonctionnement ? Sur quel fondement juridique ? Des ambiguïtés persistent, amplifiées par le fait que tous les Etats membres des Nations Unies ne soient pas signataires ou n’aient pas ratifié les textes juridiques pertinents.

Enfin, il existe actuellement un blocage au niveau des Nations Unies au sujet des armes létales autonomes. Il n’y a ni définition claire, ni perception commune de risques, et ni volonté d’agir. Cela freine de fait l’élaboration d’une convention.

Il serait peut-être opportun d’avancer de façon constructive, en favorisant les échanges entre les deux groupes précités, et en avançant par le biais du Soft Law. Ce fonctionnement permettrait d’établir des principes généraux et un code de conduite, en s’inspirant par exemple des approches du domaine Cyber.

Armes létales autonomes – Enjeux éthiques et implication du secteur privé

Présentation d’Alice Lane, consultante en transformation digitale. Diplômée de la Queen Mary University de Londres, les réflexions d’Alice portent sur l’implication du secteur privé dans le développement des armes autonomes.

Pour développer et engager des phases de tests de leurs propres systèmes d’armes autonomes létales, beaucoup de forces armées étatiques ont choisi de faire appel au secteur privé. Ce choix s’explique par deux facteurs : le secteur privé est souvent beaucoup plus avancé en ce qui concerne l’intelligence artificielle et des systèmes qui fonctionneraient en autonomie, et les forces armées ne disposent pas de toutes les compétences requises en interne pour le développement de tels systèmes. Or, ce basculement vers le secteur privé pose plusieurs questions éthiques.En premier lieu, le fonctionnement logique des entreprises repose sur leur chiffre d’affaires et leur obligation d’honorer les contrats conclus. Ensuite, dans la mesure où le produit final et son utilisation restent à ce stade peu juridiquement encadrés, il est possible, aussi bien pour les gestionnaires que pour les développeurs, de faire abstraction de certains paramètres : des algorithmes étant programmés par des « civils », mais les systèmes d’armes autonomes maniés par les militaires, on peut soupçonner que la mentalité « civile » et ses paramètres se distinguent nettement de la déontologie militaire. Il faut également prendre en compte l’infiltration de biais implicites dans les algorithmes : le gender bias par exemple, ou bien des biais raciaux ont été mis en évidence, ce qui pousse à s’interroger sur la « boîte noire » que constituent ces systèmes.

Par ailleurs, les questions éthiques soulevées relèvent aussi de la conception de l’être humain et de la responsabilité juridique. Comme indiqué par Joanne, le droit international humanitaire pose des questions éthiques. Certaines sont liées à la conception-même de l’être humain. L’homicide par une machine, et non par un être humain constitue-t-il une violation des Droits de l’Homme, même si ladite machine aurait correctement identifié sa cible ? La victime serait-elle dégradée par cette mort, car déclarée indigne de conflit via interaction humaine ? Dans tous les cas, le deuil est rendu plus difficile par cette distanciation vis-à-vis de l’acteur humain.

Loin de ces considérations conceptuelles qui peuvent paraître très abstraites, des questions de responsabilité juridique se posent. Les machines, comme les êtres humains, commettent des erreurs. Si un soldat et ses supérieurs doivent répondre d’une éventuelle bavure, qu’en est-il pour un système autonome ? Qui est responsable : l’armée qui a utilisé le système, l’ingénieur qui l’avait programmé, l’entreprise qui l’avait commercialisé ? Que se passerait-il si des systèmes autonomes disponibles sur le marché tombaient dans les mains de terroristes ? Certains acteurs du secteur privé sont en mesure d’accumuler d’énormes quantités de données et d’en déduire des enseignements sur des individus ; en ce sens, leur éventuelle proximité avec des systèmes d’armes autonomes est inquiétante.

Les armes létales autonomes en elles-mêmes peuvent être considérées comme problématiques d’un point de vue éthique. Ce problème s’accentue si l’on y ajoute l’implication du secteur privé dans toutes les phases de leur développement, de la conception à la commercialisation.

Cas pratique : implications stratégiques de l’utilisation du Cloud par les forces armées

Présentation de Clotilde Bômont, doctorante allocataire à l’Université Panthéon-Sorbonne et chercheure associée à l’Institut de Recherche Stratégique de l’Ecole Militaire (IRSEM). Clotilde est spécialiste des questions liées aux services d’information militaires et au Cloud Computing dans la Défense.

Le Cloud est une réponse technique conçue par le secteur privé aux défis du stockage, du traitement et de la mutualisation de données. Au lieu de stocker des données sur des ordinateurs individuels, elles sont stockées sur des serveurs en « nuages de données » accessibles et exploitables selon des critères fixés par les utilisateurs. L’utilisation du Cloud croît d’environ 17% par an. Cette technologie s’intègre dans un contexte multiplication croissante de données, elle-même due à une multitude de connections entre utilisateurs, entre utilisateurs et objets, et entre objets eux-mêmes. La complexification du système qui en résulte rend le traitement et l’exploitation de données très difficiles.

L’intérêt qu’ont les forces armées et du ministère des Armées à utiliser le Cloud paraît évident : pour les forces armées, créer et utiliser des « nuages de données » dans le cadre d’une opération serait un atout tactique et opérationnel. Pour le ministère, rassembler toutes les données du personnel pour optimiser la gestion des ressources humaines par exemple serait également d’un grand intérêt. Mais intégrer la technologie Cloud dans des systèmes à usage militaire, et même à usage strictement administratif est complexe.

Peut-on réellement externaliser ces services auprès de prestataires tiers ?

Ces réflexions mettent en exergue la nature géopolitique du Cloud, qui est avant tout un objet géographique s’appuyant sur des infrastructures physiques, les Data Centers, centres de stockage de données, localisés sur des territoires capables de fournir de l’énergie, des artères de transport et de la main d’œuvre qualifiée.

Néanmoins, le Cloud a aussi des effets extraterritoriaux car il n’est pas confiné dans des frontières nationales. Tout d’abord, il est accessible de n’importe quel endroit du monde connecté à Internet. Ensuite, les Etats sur le sol desquels se trouvent des Data Centers ont au moins théoriquement accès aux données qui appartiennent à des pays tiers, ce qui constitue une potentielle atteinte à la souveraineté de ces derniers. Enfin, certains Data Centers devraient respecter la législation du pays qui les hébergent, et ne le font pas.

La souveraineté numérique nationale et le Cloud dominé par les acteurs (privés) américains font donc difficilement bon ménage. C’est pourquoi la France tente actuellement de mettre sur pied un Cloud souverain. Il existe également des initiatives européennes en ce sens. En parallèle, les acteurs privés américains tentent de protéger leurs parts de marché en prenant leurs distances avec le gouvernement américain.

Au niveau des forces armées, l’intégration du Cloud est complexe. En dehors des questions sécuritaires liées à la protection des données sensibles, le Cloud crée des problèmes organisationnels (incompatibilités de systèmes informatiques, formation du personnel, …), sociaux (différence de valeurs entre univers militaire et secteur privé) et d’un point de vue des ressources humaines (difficulté de recruter du personnel qualifié).

Le Cloud est donc un enjeu de puissance : celui qui maîtrise le Cloud maîtrise une grande partie des données mondiales. L’accès à ces réalités numérisées porteuses d’informations exploitables forme le socle du développement de nouvelles technologies fondées sur l’intelligence artificielle.

#aide #dons

Replay – Webinar « Comment communiquer d’une façon puissante et mobilisatrice ? »

WIIS France organisait le 22 avril dernier un webinar axé sur le développement professionnel autour du thème : Comment communiquer d’une façon puissante et mobilisatrice ?

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Animé par Nadja El Fertasi, Fondatrice et Directrice de l’agence Thrive with EQ, nous mettons à l’honneur trois enseignements qui se sont dégagés de sa présentation :
1) La perception de soi a un impact certain sur notre communication. La gestion de ses propres émotions est donc essentielle.
2) Le pitch doit être composé de trois éléments : le problème à résoudre, la solution proposée, et la valeur apportée.
3) La recette gagnante pour parler d’une façon puissante et mobilisatrice est composée à 50% de préparation professionnelle (faire ses recherches, réviser, répéter) et à 50% de préparation mentale (psychologie positive, visualisation).

WIIS France a le plaisir de partager la vidéo du webinar en replay, utile à toutes celles et ceux qui n’ont pu se joindre à nous à cette occasion et pour préparer votre prochain pitch !